 Appel à voter NON à Frontex
Chèr.e.s engagé.e.s et intéressé.e.s,
Le 15 mai prochain, nous allons voter sur l’augmentation du financement de Frontex, l’agence européenne de garde-frontières et garde-côtes.
Si vous n’avez pas encore voté ou vous n’êtes pas encore entièrement convaincu.e, voici quelques arguments basés sur les événements de la semaine dernière. En effet, plusieurs nouvelles concernant l’agence Frontex ont fait la une des médias. Nous n’étions pas surpris.e.s, mais celles-ci ont permis de révéler la face sombre de l'agence Frontex.
L'augmentation du budget de Frontex servira principalement à étendre l'arsenal militaire à leur disposition tel que des drones, caméras et véhicules. Aucun bateau de sauvetage supplémentaire ne sera engagé, aucun.e spécialiste des droits humains ne viendra renforcer les équipes. Seuls les moyens de répression seront augmentés avec les agents supplémentaires pour exécuter cette triste besogne.
Les frontières européennes sont mortifères. Les gardes-frontières refoulent illégalement les enfants, femmes et hommes qui cherche un refuge au mépris de la vie humaine. Aucune voie légale n'est ouverte afin de bénéficier de l'asile, les réfugié.e.s se voient dès lors obliger de risquer leur vie. A l'exemple de la Libye, Frontex arme leurs gardes-frontières en matériel et en financement qui ramènemt de force des réfugié.e.s en passant sous silence les tortures, les viols et autres violences qui sont leur quotidien.
Vendredi passé, le directeur de l'agence Frontex, le français Fabrice Leggeri, a été poussé à la démission des suites de sa gestion déplorable. Il a été accusé publiquement d'avoir couvert des actions illégales de refoulement (puschbacks) de la Grèce en Turquie au mépris du droit international. L'Office européen de lutte antifraude (Olaf) lui reproche en substance de "ne pas avoir respecté les procédures, s'être montré déloyal vis-à-vis de l'Union européenne et un mauvais management personnel". Loin d'être un cas isolé dans la gestion de l'agence, la culture de Frontex est à l'image de ses dirigeants : renvois illégaux, autoritarisme et corruption.
L'omerta sur ces différentes problématiques, actes illégaux et violences systématiques de Frontex est total. Les journalistes, notamment des médias suisses, ont été empêché.e.s de faire des enquêtes sur l'agence. Il a été strictement impossible d'interviewer des agents y travaillant. Le rare témoignage d'un ancien garde-frontière de nationalité suisse nous éclaire cependant sur les problématiques crasses qui entachent l'activité de Frontex : https://www.letemps.ch/suisse/un-exagent-suisse-frontex-brise-lomerta
Ces violences commises aux frontières de l’Europe ont des impacts probants en Suisse. Lors de nos permanences, nous sommes témoins des atteintes psychologiques et physiques graves dont souffrent les réfugié.e.s. Si les circonstances de leur fuite les traumatisent, celles subies lors de leur exil deviennent prépondérantes. La militarisation de nos frontières, dont l’agence Frontex est un des principaux artisans, engendre des souffrances et des problèmes qui se poursuivront sur de multiples années.
Il nous faut lutter contre cette agence en refusant de lui octroyer des crédits supplémentaires. La fin de Frontex est une condition sine qua non à une prise en charge humaine et juste des exilé.e.s qui demandent notre protection.
Votez non à Frontex, mobilisons-nous pour un accueil digne de toutes et tous ! | 
